--- De tout temps, on use de la muse, un peu, peut-être, pour s'excuser d'être créatif, subversif, revendicatif, ... bref, une forêt d'ifs, à tel point que l'on se demande à quoi sert l'auteur, puisqu'il se clame presque irresponsable de ce qu'il écrit ?
J'admets que souvent, dans le processus créatif, l'auteur sert simplement d' interprète, entre l'inspiration, incarnée par sa Muse, et le monde des Hommes, dont nous sommes, toutes et tous.
Parfois, l'auteur a même l'impression d'écrire sous la dictée, d'une âme, invisible, mais dont la présence emplit tout l'espace de sa réflexion.
C'est bien souvent dans ces cas-là , que la magie opère ...
Ceci en expliquerait même, en grande partie du moins, le fameux syndrome de la page blanche, ou quand l'inspiration se fait la belle, pour quelques heures, quelques jours, ou plus encore, à jamais !
L'auteur est un connecteur, un lien, un objet de transmission.
Sans Muse, il n'est rien. Sans lectorat, il est encore moins que rien.
Alors, un Muse, ça s'aime, ça s'entretient, ça se travaille, parfois au corps.
C'est une relation passionnelle, fusionnelle, faite de cachotteries, de petits secrets, de non-dits, et d'aveux.
Ce sont des sentiments compliqués, parfois plus compliqués que les sentiments amoureux.
La Muse aspire l'auteur, elle joue avec, elle se joue de lui, de sa plume. Lui, se fait un sang d'encre, entre deux visites impromptues de son inspiratrice divine.
Une relation d'une complexité inouïe, un lien unique, tant dans le monde réel, que dans celui, fantasmagorique, de l'esprit créateur.
Bref, cette Muse, si belle, et si cruelle, nous l'avons, toutes et tous, en nous.
Nous sommes parfois sourds, ou aveugles, à ses appels, ses clins d’œil, mais elle vit en nous, juste, parfois, en dehors de notre simple conscience ... ---
Fragments d'une réflexion personnelle à moi-même, un jour d'oisiveté particulièrement ... oisif.
StratOnikO
